France-Australie : La Prudence De L’éQuipe FrançAise a Suffi Pour Venir à Bout Des Socceroos.
18 Jun, 2018
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La France est l’un des favoris de la Coupe du Monde 2018. L’invité de Hudl qui nous vient de la Ligue de football anglaise passe en revue le match d’ouverture des Français et leur victoire étriquée sur l’Australie.
Formation initiale des équipes
La France a adopté une formation en 4-3-3 avec Ousmane Dembélé et Kylian Mbappé sur les côtés et Antoine Griezmann au centre.
Lorsqu’ils n’étaient pas en possession du ballon, les Français passaient à une formation 4-1-4-1 avec les ailiers jouant légèrement en retrait et N’golo Kanté balayant l’espace entre le milieu du terrain et la défense. Kanté était également chargé de neutraliser Tom Rogic, milieu offensif de l’équipe australienne.
L’Australie, quant à elle, a préféré une formation en 4-4-1-1 prudente, avec Andrew Nabbout comme seul attaquant, appuyé par Rogic en position de milieu avancé.
Didier Deschamps a surpris en préférant les arrières défensifs Lucas Hernandez et Benjamin Pavard à Benjamin Mendy et Djibril Sidibé, qui sont des arrières plus offensifs. Cela a permis aux quatre arrières australiens de se retrancher en défense sans être trop être inquiétés. Les Français n’ont eu que six tentatives de but durant toute la partie.
Analyse statistique du match
Les données générées par notre application Sportscode indiquent que, statistiquement, la France a dominé son adversaire, avec plus d’occasions de but, tirs cadrés, coups francs, centres et possession du ballon.
La France a totalisé 17 dribbles, l’Australie, 4. Elle a effectué 71 passes en avant de plus que les Socceroos.
Toutefois, ce que les statistiques ne nous disent pas, c’est que la France a dû travailler dur pour créer ces occasions et que les Australiens étaient remarquablement bien organisés lorsqu’ils n’étaient pas en possession du ballon, particulièrement durant la première mi-temps.
Josh Risdon, Mark Milligan et Trent Sainsbury ont, à eux seuls, effectué 26 interceptions en défense, plus que tous les joueurs de l’équipe de France réunis.
Ainsi, l’intervention in extremis de Sainsbury contre Griezmann à la 29ème minute a permis d’éviter un but certain.
Ces défenseurs ont fait preuve d’une discipline impressionnante pour maintenir une formation compacte et suivre les instructions de leur entraîneur, Bert Van Marwijk, qui étaient d’attaquer toutes les balles et de ne pas laisser trop d’espace aux joueurs français.
La France a-t-elle adopté la bonne tactique ?
Dans le tiers défensif, les quatre défenseurs français ont souvent eu du mal à assurer leurs passes et n’ont pas pu exploiter à leur avantage l’excès de couverture de l’équipe australienne.
De temps à autre, un changement de jeu rapide aurait laissé les arrières australiens à un contre un face à Dembélé et Griezmann, ce qui aurait donné à la France l’occasion d’effectuer des centres dans la surface et de créer plus d’occasions de but.
L’équipe de France comprend des joueurs prestigieux évoluant dans la Premier League anglaise et dans les autres ligues européennes et l’on comprend aisément la déception des spectateurs devant une prestation plutôt médiocre en comparaison au panache et performances de haut niveau des grandes équipes françaises du passé.
Pogba était impliqué dans la plupart des attaques de son équipe, mais ses passes lobées en direction de Mbappé et Griezmann devenaient un peu trop fréquentes. Au milieu de la défense australienne, Sainsbury et Milligan s’en sont bien tirés et sont sortis vainqueurs de 12 duels aériens durant le match.
Lorsqu’ils n’étaient pas en possession du ballon, les Français n’ont pas vraiment fait preuve d’un désir ardent de faire pression sur les Australiens pour essayer de récupérer le ballon en haut du terrain.
Durant les rares moments où ils ont été mis sous pression, les arrières centraux australiens ont fait montre de nervosité et ont eu tendance à commettre des fautes.
La France aurait-elle dû en profiter pour punir l’Australie ?
Doit-on féliciter davantage l’Australie pour la manière dont elle a joué ?
Malgré tous leurs efforts, les Australiens ont manqué de punch en attaque. En dehors du penalty qu’ils ont obtenu en deuxième mi-temps, ils ne se sont montrés dangereux que sur les balles arrêtées.
Toutefois, beaucoup n’ont peut-être pas remarqué la manière dont ils ont évolué en défense et au milieu du terrain.
Les Bleus n’ont pas vraiment fait pression sur les joueurs australiens lorsque ces derniers relançaient le jeu, mais certaines passes des arrières centraux Sainsbury et Milligan méritent toutefois une mention spéciale.
L’Australie a réussi à percer deux des lignes françaises d’une seule passe à plusieurs reprises.
Avec un peu plus de persévérance, elle aurait pu créer plus d’opportunités offensives.
Une entrée décisive
L’entrée d’Olivier Giroud a finalement fourni à la France une présence physique en attaque, capable d’inquiéter la défense australienne.
Le buteur de Chelsea n’a pas attendu longtemps pour se faire remarquer.
Dos tourné au gardien de but, il reçoit le ballon de Pogba. Giroud contrôle, puis remet immédiatement à Pogba qui marque le but de la victoire.
Analyse d’après-match
L’équipe de France a certes remporté la victoire, mais son style de jeu ne manquera pas d’inquiéter ses supporters.
Malgré leur talent et leur flexibilité au niveau de leurs positions de jeu sur le terrain, Griezmann, Mbappé et Dembélé on rarement inquiété la défense australienne. Si Deschamps persiste avec cette formation, il doit utiliser Giroud dès le départ.
Giroud a démontré ses capacités à jouer avec un attaquant secondaire (Eden Hazard à Chelsea et Griezmann en équipe de France), tout en mettant en jeu les ailiers. Sa combinaison avec Pogba pour le second but de la France témoigne de la qualité qu’il apporte à son équipe.
Face à une défense australienne physiquement solide et retranchée dans son camp, Deschamps avait besoin de la présence de Giroud pour rivaliser avec des gabarits tels que Sainsbury et Milligan.
Deschamps et la France ont raté l’occasion de briller dès le départ de cette coupe du monde en Russie. Au lieu de justifier leur réputation en tant que favoris du tournoi, les Français ont réalisé un début timide et doivent mieux faire.